Jour 2.

J'écris actuellement de la station. Elle ne ressemble à rien de ce que j'ai pu déjà voir. Aucun signe de vie, juste du métal... partout. Très épurée, on n'aperçoit au centre qu'un générateur, je ne sais pas à quoi il sert. J'ai décidé d'aller le voir d'un peu plus prêt. C'est au moment de m'approcher que j'ai vu une partie de l'énergie visible produite et stockée par ce générateur dévier vers mon propre vaisseau. J'ai paniqué... Mais j'ai mis du temps à réaliser ce qui allait suivre. J'ai entendu la coque du vaisseau se plier dans un brouaha métallique. Ma console s'est allumée d'elle-même et j'ai pu voir des systèmes qui étaient hors services se mettre en route. Un grondement raisonne à nouveau. La coque se repliait une dernière fois puis plus rien.

Toute la lumière de la station s'était dissipée dans le néant, me laissant flotter avec pour seule compagnie l'univers qui se déployait autour de moi. Il fallait que je parte à présent je n'avais plus d'autre choix. Mais ca ne fut qu'en déposant mon regard sur ma console que mon coeur s'emballa : Le cartographe indiquait les coordonnées des systèmes proches avec la composition de leurs astres, ainsi que celle d'une planète gazeuse qui ne se trouvait pas très loin. La station avait mis mon cartographe à jour, non seulement mais en regardant l'état de ma coque, elle s'était en partie réparée (ce qui expliquait les grondements que j'ai entendu...). Je viens d'entrer les nouvelles coordonnées et je m'apprête à partir...

Il semble y avoir de l'espoir malgré tout...

 Yorek.

Jour 1.

Cette nuit, j'ai été pris de vertiges cosmiques. Ai-je été déclaré mort d'où je viens? Rheda... Ma femme, sait-elle que je suis en vie? Il faut pourtant que je me concentre si je veux parvenir à rentrer. Me lamenter ne fera pas avancer les choses.

A l'heure ou j'écris, j'ai réussi à faire démarrer le vaisseau. Ça n'a pas été tâche aisée et je me dirige vers une grande structure en orbite d'une planète rocheuse. Peut-être est-elle habitée? Je n'ai rien à perdre. Si des autochtones ou une civilisation provenant de je-ne-sais-où pouvait m'aider. Ils seraient les bienvenues ! Malheureusement je crois que comme mon cartographe, mon traducteur ne m'est pas d'une grande utilité. Cette structure métallique constitue mon unique option pour le moment, et je ne vais pas mentir. Je suis terrifié. En allant faire un état des lieux j'ai vu les dommages qui ont été occasionnés et un astéroïde ne peux faire cela. Un bout de ma coque a été arraché. Cela doit être une de ces créatures... Pourtant elles ne s'attaquent pas aux vaisseaux... Et c'est bien ma veine, je n'ai plus accès à un partie du vaisseau. Il va pourtant falloir que je trouve une solution... j'ai besoin d y accéder...

C'est la laverie...

 Yorek.

Jour 0.

Je ne sais pas ce qui me prend, d'habitude jamais je ne ferais ça mais voilà : Je décide de tenir un journal de bord. Le précédent jet m'a fait réalisé qu'il devrait y avoir une trace écrite de mon passage.

J'ai mis du temps à réaliser où je me trouvais. Je suis à la frontière du vide, au bout d'une branche de notre galaxie. D'après mon interpolation, je dois être resté cryogénisé durant des dizaines d'années. C'est fou comme j'ai vite récupéré, d'habitude les membres mettent du temps à se réveiller. Ma jambe gauche me tiraille juste un peu. J'espère ne pas avoir de mausaises surprises. Pour parler sérieusement, il va falloir que je planifie mon retour sur Terre, c'est la seule option qui s'offre à moi pour le moment... Mais mes resèrves de carburant sont presque à sec et j'ai les deux tiers de mes réservoirs H.S. Ils sont irrécupérables. Ma navigation ne me permet pas de me déplacer d'un bout à l'autre de la galaxie, je ne peux aller que de systèmes en systèmes dans un périmètre défini. Je dois trouver du carburant sous forme d'Hydrogène ou d'Hélium. Ma sonde peut en récupérer à proximité de certaines étoiles ou planètes gazeuses si elle en détecte la présence.

Au moment où j'écris, je vais m'atteler à un inventaire complet du vaisseau. La nourriture n'est pas un problème, les trousses de survies ont de quoi en synthétiser pendant une vie entière. Je veux tenter de trouver ce qui me permettra d'avancer mais le cartographe ne semble pas bien reconnaître cette zone. Ensuite, je ferais un état des fonctions restantes de mon vaisseau (qui ressemble plus à une épave spatiale qu'à autre chose.). J'irais voir les dégats occasionés pour tenter de répondre à mes questions. Puis je partirais.

Pourvu que je puisse démarrer.

 Yorek.

Ma tête me fait mal... Tandis que je recouvre lentement la vue, je tente de me souvenir. Mon nom est Yorek et je suis un éclaireur. J'ai été envoyé seul en mission de pacification sur un astre, la planète BX-210, autrement appelée Sylvanias. Je me souviens avoir quitté notre système solaire, enclenché la navigation automatique pour plonger vers le système de Sylvanias et puis blackout... Je reprend mes esprits et je peine à me lever. Je suis sur une table... Je me rend compte qu'il s'agit d'un module de cryogénisation. Il n'est utilisé qu'en dernier recours, en cas de danger extrème au sein du vaisseau. Si j'ai du me mettre en état végétatif, c'est que mon vaisseau devait être sur le point de subir de lourds dommages... et il n'a pas du rester statique. Tandis que je peine à me diriger vers la console, je m'aperçois que plusieurs systèmes sont inopérents. Je ne sais pas combien de temps je suis resté dans ce module mais quand je regarde le cartographe sur la console et que je découvre mes coordonnées spatiales, je suis pris de vertiges.

J'étais... ailleurs...

 Yorek.